Le gouvernement du Québec a dévoilé aujourd’hui son plan d’action pour le secteur de la construction.
Parmi les mesures annoncées, huit d’entre elles concernent spécifiquement les règlements appliqués par la CCQ.
En effet, ces derniers mois, avec les associations patronales et syndicales, la CCQ avait proposé des changements réglementaires importants pour mieux faire face aux défis de recrutement de main-d’œuvre dans la construction.
La rareté de la main-d’œuvre sur les chantiers de construction s’explique par le vieillissement de la population, combiné à l’activité économique qui demeure élevée dans l’industrie.
Le plan du gouvernement prévoit d’autres mesures et des investissements importants pour la construction, cliquez ici pour obtenir plus de détails.
Dès le 26 avril 2021, il sera donc possible :
- de reconnaître l’expérience acquise hors de la construction pour intégrer l’industrie en permettant l’émission d’un certificat de compétence apprenti à toute personne qui soumet un dossier pertinent de reconnaissance de l’expérience professionnelle équivalent à 35 % de l’apprentissage du métier;
- d’embaucher un plus grand nombre d’apprentis en permettant, pour chaque compagnon, la supervision en chantier d’un deuxième apprenti si celui-ci a atteint la dernière période d’apprentissage de son métier;
- de générer plus de polyvalence en chantier en permettant aux apprentis d’exécuter des tâches résiduaires de leur métier;
- d’accélérer l’obtention du statut de compagnon pour tous les apprentis en leur permettant d’être admis à l’examen de qualification dès que 85 % de leurs heures d'apprentissage sont complétées;
- d’accélérer l’accès au statut de compagnon pour les personnes diplômées en bonifiant d’une fois et demie la valeur du diplôme (DEP ou DEC) pour la progression de l’apprentissage;
- de permettre le travail en chantier pendant les études en délivrant des certificats de compétence apprenti aux étudiants durant leur fréquentation scolaire dans les programmes de formation menant à un métier de la construction;
- de faciliter l’accès des personnes diplômées des programmes menant aux occupations spécialisées de préposé aux instruments d’arpentage, de boutefeu-foreur et de scaphandrier en leur délivrant un certificat de compétence occupation sans les soumettre à la pratique du tirage au sort pour le Cours de connaissance générale de l’industrie de la construction;
- de favoriser la relève entrepreneuriale en permettant à chaque employeur d’obtenir deux exemptions à détenir un certificat de compétence à titre d’enfant d’employeur, au lieu d’une seule.
Une aide significative pour soutenir l’industrie
Essentiellement, les modifications réglementaires visent l’atteinte des cinq objectifs suivants :
- Favoriser l’accès à l’industrie pour les personnes qui détiennent de l’expérience de travail pertinente;
- Augmenter les possibilités d’embauche pour les nouveaux apprentis;
- Valoriser la formation initiale dans le but de retenir les étudiants dans les centres de formation professionnelle jusqu’à l’obtention de leur diplôme;
- Accélérer le cheminement des apprentis vers le statut de compagnon;
- Favoriser une organisation du travail en chantier qui améliore la productivité.
Rappelons qu’avant l’adoption par le gouvernement du Québec des modifications réglementaires initialement proposées par le conseil d’administration de la CCQ, composé notamment d’associations patronales et syndicales, les mesures sont passées au travers d’un processus rigoureux d’analyse et avaient fait l’objet d’une consultation publique obligatoire de 45 jours.
Quelques chiffres sur l’industrie
Les besoins de main-d’œuvre dans l’industrie de la construction sont estimés à 13 000 nouveaux travailleurs par année, et ce, pour les 5 prochaines années. Le phénomène de la rareté de la main-d’œuvre, vécu par la majorité des employeurs de la construction, aura d’ailleurs des effets jusqu’en 2030.
En 2019, l’industrie de la construction assujettie à la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction (Loi R-20) recensait 175 893 travailleurs actifs qui exerçaient l’un ou l’autre des métiers ou des titres occupationnels et 26 005 entreprises de construction au Québec.
Pour obtenir une description plus détaillée de chacune des huit mesures, consultez le www.ccq.org/rareteMO.